« L’habit ne fait pas le moine ». Existe-t-il encore quelqu’un qui croit à ce proverbe ? Comme disait Sartre, « ne pas faire de choix, c’est déjà en faire un ». Comprenez que même les « je m’en foutiste » se soucient de leur style.

Tous les goûts sont dans la nature, petit tour des différentes modes.

Le classique

Jean, tee-shirt, basket, le classique optera plus pour des marques telles Levi’s, Celio, H&M, Zara…Il fait attention à ce qu’il porte sans pour autant vouloir y mettre une fortune. Il optera plus pour des couleurs sombres (noir, marron, bleu marine) et évidemment beaucoup de blanc.

Le BCBG

Le BCBG fait chaque week-end un choix cornélien : irais-je dans ma maison au Touquet ou à l’île de Ré ? La garde-robe du BCBG est ainsi fournie : chaussures : TOD’S modèle classique, chaussures bateau, espadrilles pour les plus courageux qui n’ont pas peur de se faire confondre avec des Biarrots. Elles porteront des sandales ou des TOD’S modèle féminin. Le pantalon en toile blanche est vivement conseillé, le pantalon blanc cassé en lin est également accepté. Les rebelles porteront un Jeans. Pour les tratra, on optera pour le bermuda. Elles seront en jupe longe blanche ou robe de plage. En haut, deux solutions et deux uniquement : le polo ralph lauren manches courtes (le BCBG peut se permettre de porter toutes les couleurs) ou une chemise, elle aussi Ralph Lauren, sertie d’un pull sur les épaules. Le fameux pull autour du cou dont Beigbeider parlait si bien. Il me semble que le « non-port du pull sur les épaules » à l’île de Ré est une hérésie. Elles se contenteront d’un joli débardeur, un décolleté juste ce qu’il faut ou d’un beau polo. Elles accompagneront tout ceci des inévitables sacs Longchamp et Vanessa Bruno…

Le fashion

Le fashion n’a malheureusement toujours pas compris qu’il était Has been. Il ère toujours dans Etienne Marcel, cherchant des jeans Energie délavés, troués, massacrés. Sparko aux pieds, ceinture Carhart à la taille, il se demande quelle tâche serait la plus belle sur son tee-shirt « Who the fuck is D&G ? ». Il est le seul à trouver les nouvelles collections de Diesel stylées. Le soir, les fashion et les tektonik se toisent du regard au Mix.

Le techtonik

C’est avant tout un style de danse, c’est (malheureusement) devenu un style vestimentaire. Le techtonik est une bénédiction pour toutes les marques. En effet, il prend toutes les fins de collections, les bas de cartons, les tee-shirt violet fluos, les casquette qui brillent dans le noir, les « invendables ». Totalement perdu sans son tube de gel par jour, le techtonik va chaque jour plus loin en inventant des coupes de cheveux magiques. Tel Sangoku, le techtonik est désarticulé et attire tous les regards. Le techtonik reste quand même la perle de nos soirées…

Le nouveau riche

Le nouveau riche voue un culte à YSL, Gucci ou Dior. Il se croit trop bien pour Armani ou Paul&Joe. Le nouveau riche est un métrosexuel qui préfèrerait mourir que de porter moins d’un SMIC sur lui. Il est souvent très sobre dans ses choix (noir marron blanc) mais se laisse de temps en temps aller à un beau rouge ou à un rose pâle. Ce que le nouveau riche préfère, c’est se faire appeler par son prénom lorsqu’il entre chez Yves Saint Laurent. Le nouveau riche est détesté de tous ceux qui ne comprennent pas qu’on mette 1200€ dans une paire de Berlutti et qu’on roule en Aston Martin à 18 ans. Halala, le nouveau riche est incompris. Reconnaissons au moins qu’il a du style…

Le rocker

Les Second Sex mettent un jean trop petit pour eux, et la mode des slims est lancée…Chaussures noires pointues achetées aux puces, Cheap Monday taille 28, pull col V jusqu’au ventre, veste en cuir noir qui couvre la moitié du torse, Vogue Mentol à la bouche. Un Ipod U2 édition limitée aux oreilles, le rocker mime les gestes d’un batteur, seul, au milieu de la Place Vavin. La nouvelle génération débarque et nous voilà, impuissants, assistant au massacre…

Le stylé

Jeans simple (ancienne collection Diesel, Paul&Joe), tee-shirt près du corps (Abercrombie, Armani), chaussure habillée, le stylé est passe-partout, et il passe bien. Rien d’extravagant, rien de moche, ce qui le distingue du classique est son intérêt pour la mode. Le stylé fait très attention à lui sans trop en faire, sans trop en dire. Vous le croiserez au Cab ou aux Planches, au Pub ou au Pré, et vous aurez l’impression d’avoir déjà vu sa tête une bonne dizaine de fois dans la journée…



Le Tratra
Le Tratra, c’est celui (ou celle) que tu reconnais immédiatement, dès la petite enfance, lorsque la maîtresse fait l’appel : « Pierre-Maximilien de Dominicis le Tanneur de Rancourt de Celeris d’Allens ». Là, ton regard se tourne vers « PM » : pas un épi dans les cheveux, pas un bouton sur la gueule, pas un défaut. Pull col polo sur chemise cintrée (Arrow, Courege ou Alain Figaret les jours de fête). Il fait semblant de ne pas faire attention à la marque mais bizarrement il porte toujours les mêmes. Pantalon noir, kaki, bleu marine, beige ou marron, ni troué, ni délavé. Est-il nécessaire de préciser qu’il est en velours ? Aux pieds, des mocassins. Qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il fasse 40°, qu’il joue au foot, qu’il aille à la messe…Il portera des mocassins. Quand maman l’autorise à sortir (c’est vrai y’a la messe le lendemain faudrait pas être fatigué quand tu feras partie du cœur), le Tratra s’aventure avec tous ses petits amis dans les boites parisiennes. Là, il passe son temps à se demander ce qu’il fait là, entouré de tous ces serfs…euh nouveaux riches qui ne méritent par leur place dans la Haute société Française (depuis qu’on lui a confisqué son château, le Tratra est un peu aigri…). Un week-end sur deux, il est réquisitionné pour partir à la campagne, dans sa maison en Normandie. Il aime ce repos bien mérité et l’air frais d’un pays bien français. J’adore les Tratra, dommage qu’ils me détestent.

Le Baba-Cool

Le plus souvent vêtu d'un pantalon "pingouin" celui ou l'entre jambes lui arrive à mi-chevilles. Il porte un sac à dos ou un sac en boudoulière, voir même ce genre de sac sans forme excessivement grand qui lui tombe à mi-genoux et que l'on pourrait qualifier de "fourre-tout".
Souvent coiffé comme une choucroutte avec des locks plus ou moins bien faite, il voit la vie en rose, ne se prend jamais la tête et n'est jamais stréssé, car pour lui tout est cool et rien ne vaut la peine de cogiter. Il se défonce toute la journée avec des joints histoire de sentir plus "peace". Ses endroits les plus fréquentés sont les manifestations et les mouvements de rue tels que la manif contre le sida ainsi que les petits concerts de drum'& bass...

source: Jeunesse Decadente